Boileua-la fontaine
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Nicolas Boileau se tenait debout dans une large pièce et discutait avec son ainée, Marie de Sévigné, sur Andromaque qu’ils avaient vu la veille. Un homme entra dans la pièce et salua la salonnière avant de s’assoir à côté de la Comtesse et de les saluer :
-« Monsieur, Madame, je vous présente mes salutations, dit-il.
- Monsieur de la Fontaine ! Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer ! répondit Boileau.
- Me rencontrer ? interroge la Fontaine
- Oui, vous. Je suis venu hier et aujourd’hui dans l’espoir de vous voir afin de vous introduire de mon avis sur vos écrits.
- Monsieur, mon genre vous pose-t-il problème ?
- Sans mentir, votre genre ne me sied guère à ce qu’il n’en est pas un.
- La fable ne serait-elle pas un genre ? S’enquiert le fabuliste.
- Eh bien, tout le monde sait que seuls l’épopée et la tragédie sont dignes d’être qualifiés comme tel. L’imitation des anciens est la seule poésie que je puis reconnaitre, elle a de particulier qu’elle orne, élève, embellit et agrandit toutes choses !
- Vous m’en voyez ravi monsieur, cette discussion se clos donc puisque je suis moi-même un grand imitateur : n’avez-vous jamais lu les fables d’Esope ? Y a-t-il plus ancien ?
- Certes… mais la simplicité de vos textes rend ceux-ci impropres aux courants littéraires de notre époque.
- Je vous demande pardon monsieur ? Sachez que vos propos sont déplacés, j’ai eu plusieurs compliments sur la structure complexe de mes fables, je m’efforce d’accorder une grande importance au récit, la morale n’est pas le seul intérêt dans mes fables et la plupart étant implicites, elles demandent au lecteur de chercher à comprendre quelle leçon il peut retirer de chaque fable. Et je refuse de vous laisser dire que mon genre est trop simple pour en être un, car j’aime jouer avec les alexandrins et les octosyllabes, avec les assonances, avec les rimes.
- Je pense simplement que votre style n’a rien d’un genre littéraire, ressemble-t-il à l’épopée qui se doit d’être