boite de pandore
De pandore à méduse, le pouvoir des images
Le mythe de Pandore est un mythe d’origine mais si l’histoire qu’il raconte nous ramène au temps fort de la création, sa fonction, comme celle de tout mythe dans nos sociétés modernes, reste historiquement instable.
On sait qu’il y a des mythes forts et des mythes faibles. Celui-ci faisait encore partie des mythes forts : le quantum politique y était immédiat. Rien d’autre dans le mythe de Pandore que la sollicitation incessante adressée à la femme - et aux images - de rester à leur place, leur interdisant de s’inventer, de se reconnaître ailleurs que dans cette version éternelle et pourtant datée qu’on a construite d’elles un jour comme si ce dût être pour tous les temps. Fixant aussi une fois pour toutes, la position de l’artiste, du poète, comme du philosophe dans cet écart sans couleurs entre être et apparaître. C’est ce principe même de l’écart qui servit de prétexte aux plus grands débats de la philosophie et de l’histoire des images peintes et continue de diviser le champ de l’esthétique. L’image est-elle un système doublement articulé dont le premier niveau d’articulation serait la représentation objective de la réalité ou est-elle présence, résurrection et transfiguration ? Une image donne-t-elle à voir ou doit-elle aussi donner à penser ? Est-elle seulement à comprendre dans les effets qu’elle produit ou délivre-t-elle un sens caché ? N’est-elle qu’ensemble de couleurs et de formes sur une surface assemblées produisant des effets de sidération ou «hésitation prolongée entre le son et le sens », la surface et le symbole, le médiatique et le médiumnique ? Dans chaque camp se dessine ce qu’on dénonce, comme une nuit subjective de l’histoire où un avenir se fait essence, entraînant la destruction du passé. Caravage contre Poussin.
Nous voudrions montrer que les risques de destruction ne sont plus là où l’on croit et que si l’on peut encore sauver le pouvoir