bombe et éthique
Lors de la seconde guerre mondiale les hommes ont utilisé une arme de destruction massive qui a changé le cours de l’histoire : la bombe nucléaire, une arme capable de détruire plusieurs centaines de milliers de vie humaine en une fois. Cette nouvelle puissance a transformé la relation des hommes entre eux, a bousculé les notions de bien et de mal. Aujourd’hui elle est utilisée comme arme de dissuasion mais son utilisation réelle au Japon laissera des traces indélébiles. En franchissant ce cap, l’homme s’est créé par la technique la possibilité d’être l’égal de Dieu ; il s’est donné le pouvoir avec la bombe de détruire l’humanité, de s’autodétruire. Sa responsabilité envers la vie, son sens de l’éthique issu des religions, de la morale, depuis des générations semble avoir basculé.
Nous étudierons dans une première partie les conséquences de l’utilisation de cette arme sur l’éthique de l’homme moderne. Puis nous essayerons de voir dans quelle mesure l’homme reste le même éthiquement parlant en dépit de la transformation du monde qui l’entoure.
Le progrès technique, si on considère que la création de la bombe nucléaire en est un, ne va pas de paire avec le respect de l’éthique. Les Etats-Unis se sont en quelque sorte affranchis de la morale judéo-chrétienne le jour où les bombes ont été utilisées. La notion de toute-puissance a surpassé le respect de la vie. La course à la technologie et à ses vertus apparentes a dépassé l’envie d’incarner le bien. Depuis ce jour, ce pays détient la puissance suprême que lui a offert sa maîtrise de la science, du progrès. Hans Jonas (1903-1993, historien allemand) disait qu’à cause de l’énorme pouvoir qu'il a grâce à la technique moderne, l'homme a désormais les capacités de s'autodétruire en peu de temps et c'est pourquoi il y a ici une nouvelle question qui doit entrer dans le domaine des considérations éthiques.