Bonheur Et Libert Dans La Science Fiction
Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes
Ira Levin, Un bonheur insoutenable
Ray Bradbury, Fahrenheit 451
Henrik Stangerup, L’homme qui voulait être coupable
Ievgueni Zamiatine, Nous autres
Aldous Huxley,
Le Meilleur des mondes
«
Le meilleur des mondes (
Brave New World
) serait, selon Aldous Huxley, un classique très shakespearien. Quels sont les rapports entre cette œuvre et la sempiternelle question du bonheur?
Quand Huxley a écrit ce roman publié pour la première fois en 1932, l'avenir societal l'inquiétait. Il a voulu servir aux humains un avertissement solennel en imaginant, de manière caricaturale, une société
« possible », une société très développée économiquement, scientifiquement et technologiquement, une utopie antiutopique ou contreutopique, un univers contrôlé et contrôlant dans lequel le « bonheur » serait une obligation radicale et une tyrannie.
Dans cet univers du meilleur des mondes, univers basé sur le principe absolu de la stabilité sociale, les êtres humains sont contrôlés d'au moins deux façons. On utilise d'abord le contrôle génétique (le
Procédé Bokanovsky). On fabrique les humains dans des laboratoires, en assignant à chacun les caractéristiques intellectuelles et physiques qui seront requises par sa place (ou sa caste) dans la société.
Le contrôle psychologique (l'enseignement pendant le sommeil ou l'hypnopédie) vient épauler et renforcer le premier. Chaque être humain se voit répéter ad nauseam ce qu'il doit savoir et ressentir pour bien tenir sa place, pour être un membre bien rodé et bien ficelé de sa caste.
L'idée fondatrice de cette société, c'est d'assurer le bonheur, celuici consistant à «aimer ce qu'on est obligé de faire». Comme le dit un des dirigeants, «Tel est le but de tout conditionnement : faire aimer
aux