Boughton

2392 mots 10 pages
Le britannique John M. Keynes (au centre) a été un des architectes de la Conférence monétaire et financière internationale des Nations Unies en 1944.

Un nouveau Bretton Woods?
James M. Boughton

L’Histoire nous montre que la réforme du système monétaire international requiert une volonté politique et une large participation L

ORSQUE le Président Sarkozy et le
Premier ministre Gordon Brown ont souhaité un nouveau Bretton Woods en octobre 2008, ils se référaient au succès de la Conférence monétaire et financière internationale organisée dans le New
Hampshire en juillet 1944. Ils envisageaient qu’un nouvel accord multilatéral stabilise les finances internationales au XXIe siècle comme la conférence de 1944, qui a créé le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, a stabilisé les relations financières entre pays membres dans la seconde moitié du XXe siècle.
Le Sommet qui a réuni des dirigeants mondiaux à Washington en novembre 2008 a amorcé un processus qui pourrait conduire à un tel accord. Que faudrait-il pour aboutir, et quels types d’impulsion ou d’engagement seraient nécessaires? L’Histoire nous offre des leçons utiles à cet égard.
À plusieurs reprises au cours du XXe siècle, les responsables politiques des grands pays ont cherché à conclure un accord international sur l’architecture économique et financière mondiale. Beaucoup de ces efforts ont échoué, à l’exception majeure de Bretton Woods. Le constat qui s’impose est que, pour réussir, toute réforme engagée en réponse à une crise doit remplir trois conditions : une impulsion efficace et légitime, alliée à la plus grande participation possible; des objectifs bien définis et largement partagés; une feuille de route réaliste pour atteindre ces objectifs.

44 Finances & Développement Mars 2009

Paris, 1918–19
La conférence de la paix organisée à Paris en
1918–19, après la Première Guerre mondiale, est un bon point de départ pour une réflexion sur ces efforts. Bien que son principal but ait été

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