Bourgeois, ouvriers et citadins
La révolution, qu’avait constituée l’industrialisation sur le plan économique, s’était également traduite sur le plan social. Ainsi, de nouvelles catégories sociales se diffusèrent au sein des sociétés industrielles qui modifièrent la hiérarchie sociale, et entraînèrent la naissance de nouveaux conflits sociaux. La nouvelle hiérarchisation qui reposait sur l’essor de l’industrie capitaliste évolua afin de fonder un nouvel ordre, tandis que les nouveaux conflits se développaient en remettant en cause l’ordre constitué : ainsi ordre et désordre animaient les mouvements des sociétés industrielles en initiant leur évolution. Le nouvel ordre fondé par l’industrialisation s’enracinait d’abord sur la formation et la domination de la nouvelle classe bourgeoise ; tandis que face à cette dernière se façonnait un monde ouvrier, dominé, qui nourrissait, en opposition, la volonté de renverser l’ordre en place ; alors que la poussée urbaine alimentée par l’exode rural mûrissait lentement des bouleversements également semeurs de désordre.
I - FORMATION ET TRIOMPHE DE L’ORDRE BOURGEOIS.
L’ordre ancien reposait sur la domination des noblesses héréditaires, héritières de l’aristocratie foncière qui remontait au Moyen-âge. La révolution industrielle et son épanouissement promurent la bourgeoisie comme nouvelle catégorie sociale dominante.
A) La bourgeoisie capitaliste.
L’étiquette de bourgeoisie remontait au Moyen-âge où elle signifiait les habitants du bourg. A la suite de la révolution industrielle, cette étiquette qualifia un ensemble d’individus, résidant le plus souvent en ville, et tirant ses revenus de la propriété de son capital, c’est la raison pour laquelle, elle se nommait bourgeoisie capitaliste. La bourgeoisie capitaliste s’est façonnée à partir d’un agrégat formé des anciennes couches urbaines issues de l’artisanat ou du commerce additionnées
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d’hommes nouveaux ayant