Bovary
- « Eh bien mon enfant, que me voulez-vous ?
- Je souhaitais vous parler père. Il se dit dans le palais que vous vous inquiétez de mon futur règne… Cela est-il vrai ? »
Le roi se rassit sur son trône de manière à mieux voir son héritier.
- « A vrai dire, ce n’est pas que je ne me réjouisse pas de votre règne, répondit le roi, mais certaines choses à votre sujet me préoccupent.
- Je vous en prie, faites moi part de vos tourments.
- Depuis votre plus jeune enfance, je vous observe, et bien qu’il me soit impossible de renier certaines qualités fondamentales qu’un roi doit avoir, certains aspects de votre personnalité me causent parfois quelques appréhensions… Je vais être plus précis. Ce n’est qu’une petite chose, mais regardez votre comportement que ce soit avec mes sujets ou le peuple en général ; vous êtes méprisant, ne voyant en eux que votre seul intérêt. Cela me désole mon fils car, avant tout, un bon roi doit voir son peuple comme le plus précieux de tous les dépôts…
- Mais mon père enfin, nous sommes la famille royale !, dit le jeune homme avec fierté, A quoi bon si tout n’est que sagesse et réflexion ! Bien évidemment il faut savoir jouir de notre supériorité avec une modération certaine ; mais nous avons tant de privilèges… Quel gâchis ce serait de ne pas en profiter ! »
Minos hocha la tête avec consternation.
- « Je me réjouis de votre enthousiasme mais je dois vous avouez que j’ai honte, j’ai honte de me rendre seulement maintenant compte que j’aurais du être plus présent… Ainsi peut-être vous aurais-je inculqué cette incroyable vertu qu’est le respect, cette qualité fondamentale qu’est l’humilité et cette valeur indispensable qu’est la sobriété ! »
Corneille