Si le cinéma est une forme d’expression, les débuts du cinéma Iranien démontraient parfaitement les troubles sociaux, politiques et historiques de l’époque. Les restrictions qui étaient imposées par les comités de censure sur les nouvelles productions étaient devenues un mur incontournable sur lequel se butaient les réalisateurs du cinéma Iranien émergent. Il aura fallu surpasser de nombreux obstacles, se plier à une multitude de règles et faire preuve d’une créativité incroyable. Le cinéma Iranien réussira tout de même à faire refléter ses idéologies politiques à travers son art, il repoussera les limites qu’il s’est vu imposé et sait nous étonner encore aujourd’hui par son symbolisme puissant. Dès ses débuts, le cinéma Iranien devra se réinventer, et exprimer ce qui fut déjà exprimé maintes fois par de nouvelles méthodes et techniques. C’est dans cet élan qu’il saura se faire une place d’importance dans une industrie du cinéma toujours en croissance.

Le premier film de l’histoire du cinéma Iranien date de 1900 et a été tourné par un opérateur du monarque Reza Shah, en Belgique, lors de la Fête des fleurs à Ostende.1 Ce qui est considéré comme les premiers films étant réalisé en Iran étaient souvent des films commandés par le souverain, d’événements publics qui étaient ensuite projetés à la cour par Akkās Bāshi, le photographe en chef de la cour du Shah lui-même.2 Les premiers efforts du cinéma en Iran seront donc très proches du documentaire, il n’en restera pas toujours aussi proche, mais il en sera un fondement important. Avant l’ouverture de la première salle de cinéma publique en Novembre 1904 par Mirza Ebrāhim Sahhāf-Bāshi, les divertissements comme le cinéma étaient un luxe que seul la bourgeoisie Iranienne pouvait se permettre. La plupart des arts visuels étaient restreints à de magnifiques palais, et étaient hors de portée du peuple ouvrier.3 Les documentaires qui étaient projetés publiquement étaient pour la plupart des films qui se trouvaient de la