bref
➔➔ La question de corpus
Le thème du courtisan apparaît comme une préoccupation des auteurs humanistes, ainsi qu’en témoignent l’Éloge de la folie d’Érasme (1511), Le Livre du courtisan de Baldassare Castiglione (1528), le sonnet 86 des Regrets de Joachim Du Bellay (1558) et le Dialogue du nouveau langage français italianisé d’Henri Estienne (1578). L’ensemble des extraits de ces œuvres permet de dégager la vision que les écrivains du XVI° peuvent avoir du personnage du courtisan. Seul Castiglione offre une vision méliorative du courtisan, mais son texte est original : il présente en effet le portrait idéal du courtisan qu’il souhaiterait voir évoluer dans les cours, et non pas un constat, contrairement à ce que les trois autres textes proposent.
Castiglione commence donc le premier et le dernier paragraphe de l’extrait par l’expression « je veux», renforcée par la présence du subjonctif présent à valeur de souhait, à l’exemple du début du deuxième paragraphe, « qu’il pratique les poètes… ».
La vision idéale du courtisan par Castiglione est fondée sur des valeurs humanistes.
L’auteur place en effet au centre de sa pensée la formation du courtisan qui doit être « plus que médiocrement instruit dans les lettres ». On retrouve chez l’auteur italien l’attachement des humanistes pour les langues antiques, le latin et le grec, « à cause de nombreuses et diverses choses qui sont divinement écrites dans cette langue ».
Le courtisan ne se conçoit donc sans la connaissance des « humanités » qui doivent concrètement servir : ainsi, le courtisan doit pouvoir composer de la poésie et exploiter son savoir pour mener « de plaisants entretiens avec les dames ». Ce souci révèle aussi chez Castiglione l’importance qu’il accorde au comportement social et aux qualités morales que requiert la fréquentation d’un monde cultivé et fin. L’auteur exige donc de son courtisan qu’il soit modeste, « timide plutôt