Bretton woods
La genèse du nouveau système
Les leçons de l’entre-deux-guerres
L’effondrement du SMI au cours des années 1930 a marqué les responsables de la reconstruction après 1945. Plusieurs leçons sont tirées de cette expérience : 1. Les taux de change en flottement libre sont hautement volatils et néfastes en période de crise économique grave. 2. Les dévaluations compétitives favorisent la montée des tensions protectionnistes, ce qui affaiblit le commerce mondial et approfondit la crise. 3. Le SMI ne peut être stable qu’avec un seul pôle dominant. La coexistence dans les années 1920-1930 de deux devises à statut international (livre sterling et dollar américain) est jugée partiellement responsable de l’instabilité manifeste du système de l’étalon-or entre les deux guerres. 4. Le pays qui joue le rôle de pôle monétaire dominant se doit de respecter certaines contraintes macroéconomiques : politiques budgétaires équilibrées ; monnaie ni sous-évaluée ni surévaluée, comme la livre dans les années 1920. 5. Les banques centrales doivent être indépendantes et hors d’atteinte du pouvoir politique. À partir de 1942-43, britanniques et américains entamèrent des négociations pour définir les principales caractéristiques de l’organisation monétaire internationale de l’après-guerre. Leurs positions étaient communes concernant les traits généraux du nouveau système, c’est-à-dire un système de changes fixes, beaucoup plus organisé et contrôlé que ne l’était l’étalon-or dans l’entre-deux-guerres. Cependant, dans le détail, la conception britannique défendue par John Maynard Keynes différait sensiblement de l’américaine, prônée par Harry Dexter White.
Le compromis anglo-américain
Les plans Keynes et White Les plans Keynes et White divergeaient sur les questions essentielles relatives aux obligations imposées aux pays, au degré de flexibilité autorisé aux taux de change et au degré acceptable de mobilité internationale des capitaux. Ces