Brevet blanc de francais
Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent, où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat, jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue ,
Pâle sur son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls , il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous au côté droit.
Octobre 1870 .
Arthur RIMBAUD, Poésies, 1870-1871
QUESTIONS
I. La personnification de la nature
1. Qu’est-ce qui permet de dire que ce texte est une poésie. Appuyez-vous au moins sur trois éléments. (1.5 point)
2. Vers 2-3 : « Accrochant follement aux herbes des haillons d’argent ». Quelle est la figure de style utilisée ? Expliquez-la. (2 points)
3. Vers 11 : A qui s’adresse le poète ? Pourquoi ? (1.5 point)
4. En vous aidant des questions précédentes, expliquez le rôle de la nature dans le poème. (1.5 point)
II. Les effets d’annonce
1. Retrouvez la comparaison. Apporte-t-elle une information réjouissante ? Justifiez votre réponse. (1.5 point)
2. Relevez le champ lexical du sommeil. Pourquoi le poète insiste-t-il sur cet aspect ? (1.5 point)
3. Vers 12 : « Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; ». Nommez la figure de style. Que met-elle en valeur ? (1.5 point)
4. Comment comprendre la phrase « Il a deux trous au côté droit. » (vers 14) ? (1 point)
III. La dénonciation
1. Comparez le premier et le dernier vers : quel mot est repris ? Quelle couleur peut être associée à ce mot ? Les couleurs sont-elles les mêmes ? Quel est l’effet produit ? (2 points)