Britannicus , acte ii scène 6
Britannicus s'interroge. Même sa joie, il la présente sous forme interrogative. Ses questions commencent dès le début de sa réplique. Elles continuent par la suite : « Vous ne me dites rien ? »v707.
La scène est d'emblée faussé : les retrouvailles vont devenir une rupture.
Le rendez-vous amoureux est théâtral : Britannicus est lyrique : v717/718 : « amour/toujours ». Il s 'exprime avec exaltation, et son discours est marqué par la ponctuation : 24 points d'interrogation.
La 1ere tirade de Britannicus est marquée par le silence de Junie : « vous ne me dites rien »v707 : cette réplique est perçue comme une didascalie. Le silence de Junie physiquement et en parole est souligné par les deux phrases exclamatives : « Quel accueil ! Quelle glace ! »v707. Ce silence est une disgrâce pour lui, d'autant plus qu'il n'a pas encore vu ses yeux : elle ne le regarde pas et ne lui parle pas : peut-il en conclure qu'elle ne l'aime plus ?
D'après Beaumarchais dans sa préface du Mariage de figaro : « le théâtre doit faire voir les hommes tels qu'ils sont, non pas pour les guérir mais pour les corriger ».
II/- Une situation dramatique
La situation est non seulement théâtrale, mais aussi tragique par excellence : on voit le destin se réaliser et on ne peut rien faire, d'autant plus qu'il y a un personnage caché, Néron, ce qui renforce le drame et l'angoisse, et concrétise le destin.
Britannicus se précipite dans la voie où il ne doit pas aller :
V712 à 714 : 3 avertissements différent de Junie en 3 vers : elle essaye de faire comprendre à Br qu'ils sont observés par Néron. Mais il ne comprend pas, il est aveuglé par l'amour et la jalousie.
Junie est obligée de le couper, v714, pour essayer de le sauver. C'est un effort désespéré de sa part, où elle dit « vous parlez contre votre pensée »v724 : sous-entendu : JE parle contre MA pensée. Mais Britannicus ne comprend pas.
C'est une situation dramatique à fonction cathartique : elle exerce la