Britannicus, acte ii, scène 2
L'expression des sentiments de Néron se traduit par le récit de son coup de foudre pour l'amante de son demi-frère Junie. Ce coup de foudre est marqué par la vision féerique qu'a Néron pour l'objet de sa passion. On retrouve donc le champ lexical de la vision avec des termes tels que «mes yeux» (v.20), «ses yeux» (v.6) et «image» (v.19). S'ajoute à ces termes la description de la scène à travers les yeux de Néron liée à son observation de Junie. L'éloquence et la verve dont fait preuve le personnage tout au long de sa déclaration prouvent le trouble de celui-ci, notamment lorsqu'il déclare son amour on retrouve une gradation au vers 3, «J'aime, que dis-je, aimer? j'idolâtre Junie!». Néanmoins, l'opposition entre les déterminants possessifs «mes» (v.20) et «ses» montre que le coup de foudre n'est pas réciproque. Néron la regarde mais elle, non.
L'intensité du coup de foudre est également soulignée par la gestuelle du personnage de Néron. En effet, ce dernier reste «immobile» et «saisi d'un long étonnement» (v.16), un terme marqué par son étymologie latine «adtonare» qui signifie «ce qui saisit, ce qui frappe». Néron demeure prostré devant la vision de Junie, tandis qu'elle se déplace («je