Brésil
Il ne s'agit pas d'un système durable car la sécurité alimentaire n'est pas assurée pour tous les brésiliens. Certes, la production agricole du Brésil est énorme. Cependant, un quart des Brésiliens (soit 44 millions de personnes) ne mange pas à sa faim. 6,5 % d'entre eux souffrent même de sous-nutrition.
L'enthousiasme du Brésil pour les biocarburants menace la sécurité alimentaire de sa population la plus pauvre car les immenses terres employées à la production de ces cultures énergétiques ne servent pas à des cultures alimentaires alors qu'elles sont encore largement insuffisantes.
Une très grande partie de la production agricole brésilienne, produite sur d'immenses exploitations, est destinée à l'exportation et non aux marchés locaux. Les petites propriétés familiales produisent bien une agriculture tournée vers la consommation locale, mais en trop faible quantité. Et pourtant, les 70 millions d'hectares cultivés dans cet immense pays ne représentent que moins de 8 % de la superficie totale du Brésil. Il reste encore 100 millions d'hectares non encore investis par l'agriculture.
À l'échelle du pays, le problème de l'insécurité alimentaire ne se pose pas avec la même intensité : seulement 3,5 % des habitants du Sud (plus riches) sont confrontés à la sous-alimentation alors qu'ils sont 12,5 % dans la Nordeste.
b. Des millions de paysans sont sans terres
Ce système n'est pas durable aussi car, dans ce pays immense, des millions de paysans sont sans terres et ont faim.
Le Brésil est un pays vaste et, proportionnellement, peu densément peuplé. On peut donc supposer que les paysans y sont les plus heureux du monde et possèdent tous des parcelles d'une taille qui suffit à les faire vivre avec leurs familles. Et bien non. Paradoxalement, il y a au Brésil des millions de paysans sans terres. Une seule explication à cette grande injustice : un très petit nombre d'immenses propriétaires