Bucolie
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Poésie pastorale
La poésie pastorale, ou poésie bucolique, est un genre poétique dont l’objet est de représenter la vie champêtre et les mœurs des bergers, soit d’après la nature, soit d’après des idées et des images de convention. Ce genre consacré à la description et à la célébration de l’univers de la campagne par rapport à celui de la ville a connu son apogée essentiellement sous l’Antiquité et vers le XVIe siècle.
Antiquité
Le terme « bucolique » tire son origine du grec ancien boukolos, le bouvier, personnage le plus souvent représenté par la poésie pastorale, ainsi que les paysans ou les bergers. On a fait remonter la poésie pastorale à des temps reculés, au livre de Ruth chez les Hébreux, au poème des Travaux et les Jours d’Hésiode chez les Grecs, mais, comme genre littéraire à part, elle ne peut être reportée au-delà de Théocrite. Il y eut sans doute longtemps avant lui des poètes qui chantèrent la La bergère des Alpes de Vernet. campagne, mais leurs tableaux de la vie pastorale, ainsi que les chansons où figurent des bergers et des laboureurs, ne constituent pas un genre à part. Le berger Daphnis, dont le nom et les louanges reviennent si souvent chez les poètes de l’Antiquité, et auquel ils attribuent l’invention de la poésie pastorale, il doit être mis au nombre des personnages mythiques, ou du moins aucun renseignement positif ne permet de lui donner place dans l’histoire littéraire. Théocrite, comme poète pastoral, n’a jamais été égalé. Lui seul a représenté la vie des champs avec toute sa vérité et sa rudesse. Dans celles de ses idylles qui mettent en scène des bergers, des gardeurs de bœufs, de brebis, de chèvres, le dialogue où s’échangent soit des propos amis, soit des railleries mordantes, est d’une vérité, d’une réalité telle, qu’on lui a reproché de descendre jusqu’à la grossièreté et la bassesse lorsqu’on a pris pour bas et grossier ce qui est seulement naïf et rustique car il y a, en outre, dans les idylles de