Le Chrysler Building ne pouvait être construit que dans le climat compétitif de Manhattan pendant les années 1920. L’économie américaine était prospère, et il n’y avait pas assez d’espace de bureaux pour tout le monde ; les constructeurs des milieux urbains étaient encouragés à viser haut. En 1926, Walter P. Chrysler, l’un des hommes les plus riches de l’industrie automobile, présenta une offre dans une compétition officielle dont l’objet était la construction du bâtiment le plus élevé de la ville de New York. Il voulait construire un splendide immeuble de bureaux qui symboliserait sa propre ascension fulgurante dans le monde des affaires. L’architecte William Van Alen, natif de Brooklyn, qui était connu pour ses projets flamboyants et progressistes, releva le défi de Walter Chrysler en concevant un immeuble de soixante dix-sept étages, le premier immeuble du monde dont la hauteur dépassait 300 mètres. La forme pyramidale du Chrysler Building était imposée par un plan d’urbanisme de 1916 stipulant que les étages supérieurs des bâtiments devaient être en retrait de façon à permettre à la lumière du soleil d’atteindre les rues. Cette restriction a permis aux architectes d’adopter une approche plus sculpturale de la conception architecturale en milieu urbain. À la place des grandes boîtes rectangulaires fades qui avaient commencé à coloniser la ville, des formes ingénieuses et dynamiques commencèrent à rendre l’horizon de Manhattan plus intéressant et plus varié. Le plan d’urbanisme contenait également des règles concernant le sommet des immeubles. Au sommet du Chrysler Building, sept arcs en partie superposés se rétrécissent vers le haut pour créer l’illusion d’un immeuble encore plus grand qu’il ne l’est en réalité. Le décor original, avec un motif consistant en triangles étroits configurés en demi-cercles, a été comparé à des rayons de soleil, mais il peut également faire penser aux rayons d’une roue. La contribution majeure de Van Alen à l’architecture américaine