Burkina
Le Burkina Faso (appelé Haute-Volta jusqu'en 1984, peu après le début de la Révolution entreprise par Thomas Sankara ) a souvent été considéré comme un carrefour des cultures, des peuples et des langues (estimées à 60 au début des années 1960). Une importante littérature orale - soutenue par ce que Paceré appelle la littérature du tam-tam et celle des masques - témoigne de la longue histoire des puissants royaumes mossi qui ont su perdurer du 12ème au 19ème siècles et qui forment grosso-modo le Burkina Faso d'aujourd'hui. Les Maximes, pensées et devinettes mossi de Dim-Dolobsom Ouedraogo, publiées en 1934, offrent un aperçu de cet univers à peine 30 ans après la fin du démantèlement des stuctures sociales du pays par l'armée française et son occupation qui coïncida avec le déplacement forcé de milliers de personnes en direction des plantations de la Côte d'Ivoire et du Ghana.
En 1962, peu après les Indépendances, Nazi Boni publie Crépuscule des temps anciens, le premier roman burkinabè. Roger Nikiema publie le second à la fin des années 1960. C'est aussi au cours des années soixante que les auteurs de théâtre s'affirment avec Moussa Savadogo, Ouamdégré Ouedraogo et Pierre Dabiré. Au cours des années 1970, Etienne Sawadogo, Kollin Noaga et Augustin-Sondé Coulibaly prennent le relais dans le domaine du roman. Parmi les auteurs les plus connus de ces dix dernières années, on peut signaler Marie-Ange Somdah, Jean-Baptiste Somé, Pierre Claver Ilboudo, G. Patrick Ilboudo, Norbert Zongo, Jacques Prosper Bazié, Ansomwin Ignace Hien et dans le domaine du théâtre, Jean-Pierre Guingane.
Du côté des femmes, c'est vers le milieu des années 1980 que les premiers ouvrages d'écrivaines burkinabè font leur apparition avec les poèmes de Pierrette Sandra Kanzié et ceux de Bernadette Dao. Cette dernière publie deux recueils de nouvelles par la suite alors que d'autres auteurs élargissent le champ de la littérature burkinabè : Angèle