Butor
Le cas de Michel Butor
La critique moderne se consacre actuellement à l’étude du texte du point de vue de sa réception ; elle se concentre sur le lecteur qui devient le centre d’intérêt de toute analyse. Le lecteur est dorénavant responsable de son acte de lire, il est un élément fondamental du récit puisque même le sujet lisant participe mentalement et sentimentalement à la construction du sens. la lecture est un jeu complexe qui nécessite une grande compétence linguistique- littéraire et une très bonne observation. Ainsi l’écriture représente une stratégie de lire. C'est-à-dire que l’auteur met en valeur le message et sa forme tout en travaillant un système de signes qui indique, plus ou moins, les techniques susceptibles d’appréhender et de lire l’énoncé. L’écriture n’est plus un simple moyen de relater les pensées mais une manière d’interroger l’Autre avant d’être une incarnation de soi… Cela veut dire que le texte est écrit pour être lu ; l’auteur dans ce cas lorsqu’il écrit il se prend lui-même pour un autre.
Butor est l’un des précurseurs du nouveau roman, il a théorisé et pratiqué ce genre depuis ses débuts. Butor le romancier a toujours voulu représenter le lecteur réel au sein de ces écritures en travaillant sur la difficulté de préciser qui parle. Une tâche délicate qui a écarté Butor le romancier à la faveur de Butor le critique1 …
Dans les romans butoriens, le lecteur participe à l’élaboration et à la construction du sens, il ne se contente plus de recevoir ou d’analyser un message puisqu’il est appelé à travailler un énoncé en perpétuel changement. chosifié, impliqué dans un récit dérégulé, le lecteur ne peut qu’utiliser toutes ses connaissances pour sortir du labyrinthe. Butor considère ses lecteurs comme une force agissante capable de remodeler et de reformuler un texte pluriel. Il cherche un lecteur modèle, potentiel qui devine ses intentions. Un lecteur susceptible de créer cette atmosphère interactive marquant