Cabinets de curiosités et chambres des merveilles
Bien que très variables, ces collections présentent pourtant assez d’unité pour se distinguer comme forme particulière et reconnaissable. Le but des curieux collectionneurs n’est pas d’établir un assemblage exhaustif comme tenteront les encyclopédistes. Ceux-ci, au 18ème siècle ont pour ambition de répertorier la totalité des objets qui les entourent. Mais contrairement à l’encyclopédiste, le collectionneur de cabinet, pourtant animé de même désir de comprendre le monde qui l’entoure, pense pouvoir percer à jour ses secrets en observant ce qu’il a à offrir de plus étrange et mystérieux. Un cabinet de curiosité est avant tout un microcosme qui doit aider son propriétaire à comprendre les mystères de l’univers. Concernant les contenus des collections, bien que très hétérogènes, ils peuvent systématiquement entrer dans deux catégories principales : Naturalia, qui englobe tous les éléments de la nature tels que le minéral, le végétal et l’animal ; et Artificialia, qui comprend tous les objets crées par l’homme, de l’artéfact à l’œuvre d’art.
Quant à la variation géographique, elle est, selon Antoine Schnapper , relativement exagérée. La distinction entre les cabinets du Nord et ceux du Sud repose notamment sur cette idée préconçue que les collectionneurs du Nord s’intéressent plus au bizarre car on les assimile aux princes fastueux, prétendument moins cultivés, et attirés surtout pas l’aspect esthétique ou spectaculaire des