CADRE THÉORIQUE modele actionariale
1. Paradigme fonctionnaliste et théories disciplinaires
Les théories disciplinaires (actionnariale et partenariale) constituent l’élément central du paradigme fonctionnaliste auquel est rattachée la littérature économique néoclassique (Ardalan, 2007, p. 508; Bonnafous-Boucher, 2005, p. 39). Selon ce paradigme, l’agent économique est un être passif, rationnel et égoïste. Sa seule motivation est la maximisation de son utilité en termes de rendement et de risque espérés, ce qui rend l’inclusion ou l’analyse de son comportement1 peu pertinente à la modélisation des phénomènes financiers (Soppe, 2004, p. 217). Comme chaque agent désire maximiser son utilité respective, cela donne lieu à la poursuite d’intérêts divergents et conflictuels.
L’approche fonctionnaliste se veut donc essentiellement analytique, se limitant à l’observation des fonctions et dysfonctions du système de gouvernance. Selon cette même approche, la gouvernance n’a d’autre utilité que de réduire les coûts reliés aux intérêts divergents de différents partis (Ardalan, 2007, p. 518; Bonnafous-Boucher, 2005, p. 38).
La centralité conférée actuellement aux mécanismes de résolution des conflits d’intérêt entre principaux et agents s’explique ainsi, du point de vue fonctionnaliste, par l’observation de dysfonctions dans le système de gouvernance. Suivant la spoliation de nombreux bailleurs de fonds dans les scandales examinés précédemment, législation et codes de conduite ont mis l’emphase sur la minimisation des coûts reliés à ces conflits d’intérêt, insistant par le fait même sur une surveillance plus accrue et une incitation plus appropriée des dirigeants. « La question de la gouvernance s’inscrivait ainsi dès l’origine dans une perspective de « régulation » du comportement des dirigeants, de définition des « règles du jeu managérial » » (Charreaux et Wirtz, 2006, p. 298).
Sommairement, l’axe disciplinaire se décompose en deux courants de pensées. Ceux-ci se distinguent quant à leur