Cage d'oiseau
« Je suis une cage d'oiseau » : si le poète était un oiseau, mais non, une cage! Un objet, sans plus! Comme il veut être bien sûr qu’on n’ira pas imaginer toutes sortes d’explications compliquées, il nous traduit dans les vers 2 et 3 le sens de sa métaphore : la cage est faite d’os, ce qui rappelle le corps, le corps d’un grand malade ou d’un mort, et dedans cette cage, il y a un oiseau, métaphore dans la métaphore.
Strophe 2
Le poète nous oblige à lire la métaphore de l’oiseau comme une représentation de la mort, déjouant ainsi toutes nos attentes : l’oiseau aurait dû représenter le poète et la cage, la mort. Mais non, c’est l’inverse! La situation est en soi ironique : comment peut-on nidifier dans un corps mort? On vient d’entrer dans le tragique.
Strophe 3
On passe du « je » au « on », comme si le poète voulait éviter tout lyrisme, voire tout pathétisme. D’actant qu’il était, il devient observateur. L’oiseau s’organise pour signaler sa présence. Il froisse ses ailes, bien inutiles. Déjà prêt à s’envoler? D’où lui vient cette agitation? En attendant, le poète est assiégé de l’intérieur, prisonnier de cet oiseau encagé dans son corps.
Strophe 4
Il en remet l’oiseau. Deux fois plutôt qu’une. Un vrai rabat-joie. Il profite du moindre moment de silence pour se manifester. Plus encore, il « roucoule » comme les amoureux. Et son chant ressemble à celui d’un grelot, comme si lui aussi voulait être de la fête.
Strophes 5 et 6
Les quelques questions faussement naïves posées par le poète ne doivent pas nous tromper. On comprend que cet oiseau est en mesure de briser sa cage… On le pensait « captif », mais non! Cette cage n’est pas une prison sûre. Le poète doute qu’on puisse empêcher l’oiseau de s’envoler. D’où son inquiétude : si l’oiseau rompt sa cage, qu’adviendra-t-il de lui?
Strophe 7
Cet oiseau est un carnassier. Un rapace. Rien du petit oiseau tout de grâce et de légèreté. Il ronge de l’intérieur les barreaux de sa cage. Il se