Travail d’écriture
Sujet : Caillebotte, peintre ou photographe ? (tableaux p.287 et 325) Partons d’un avis mitigé. Ces tableaux ont tous deux des cadrages de photographe, des cadrages de Degas. Néanmoins, l’on perçoit une différence majeure. Dans le tableau « Rue de Paris, temps de pluie », la photo est claire et nette, le détail est fulgurant, les jeux de lumières et la perspective sont très précis. L’intention du peintre est la, il faut sentir le mouvement, la vie, dans cette toile. Caillebotte ici veut transmettre l’ambiance qu’il perçoit de la scène. Dans l’autre tableau, « Boulevard, vue d’en haut », la vue est floue, comme altérée. Le détail est tout de suite beaucoup moins flagrant et le travail du pinceau se ressent plus. Nous ne sommes plus dans une reproduction parfaite de la réalité. Je vois plus le thème que l’ambiance, celui de la solitude de l’homme, marchant sur le boulevard d’un pas las. Cette toile se rapproche plus des peintres de la nature morte comme Bonnard et Vuillard, plutôt que des autres peintres impressionnistes.

Peintre ou photographe ? S’apercevoir qu’il s’agit d’une question rhétorique n’est pas si simple qu’il n’y parait. Si l’on est un membre du jury dans la troisième exposition impressionniste en 1877, et qu’un an avant l’on a refusé le tableau « Raboteurs de parquet », on va vraiment se poser la question, et l’originalité et l’audace de Caillebotte triomphera. Déjà parce que Zola, l’influence même de par sa notoriété, a rédigé un commentaire bien plus favorable que celui de 1876 : « Enfin, je nommerai M. Caillebotte, un jeune peintre du plus beau courage et qui ne recule pas devant les sujets modernes grandeur nature. Sa Rue de Paris par un temps de pluie montre des passants, surtout un monsieur et une dame au premier plan qui sont d'une belle vérité »*. Aussi simplement parce qu’au bout d’un moment, on doit bien sentir les intentions plus que présentes du peintre.

Rentrons avec un avis nouveau. Caillebotte dans son