Mallarmé, Poésies,
« Brise marine »
« Brise marine » fut probablement rédigé en mai 1865.
Son huitième vers suffit sans doute à le dater puisqu’il évoque l’épouse du poète et leur fille Geneviève, née à Tournon en novembre précédent. Le 8 février 1866,
Mallarmé adressa une copie de ce poème à Mme Le
Josne, une cousine de son ami Henri Cazalis, qu’il accompagna d’un mot de commentaire, précisant que le texte était né « de ce désir inexpliqué qui vous prend parfois de quitter ceux qui nous sont chers, et départir. »
« Brise marine » parut enfin dans le numéro du Parnasse
Contemporain du 12 mai 1866, et fut introduit sans retouches dans l’édition des Poésies de 1887.
Originalités et effets formels
(question 1)
La construction du poème est assez simple : après un premier alexandrin, qui pose à lui seul le constat irrémédiable de la tristesse du corps et de l’encombrement de la conscience, les vers 2 à 10 imposent l’urgence de la décision de « fuir ». Après le blanc qui sépare le vers 10 du vers 11, le dernier sizain, ainsi isolé, revient de manière plus complexe et plus inquiète à la fois sur « l’Ennui » et sur les possibles menaces liées au voyage envisagé.
L’originalité du texte, plus que dans sa structure, réside d’abord dans les effets rythmiques qui le jalonnent, à commencer par les coupes audacieuses de plusieurs alexandrins :
– vers 1 : 4//2//6 ;
– vers 2 : 1//3//8 ;
– vers 4 : 1//11 ;
– vers 13 : 1/3/2/6 ;
– ou vers 15 : 2/2/2//6.
On fera encore relever en ce sens les effets liés aux enjambements (v 2/3) ou aux rejets (« perdus » à

Apollinaire, Calligrammes ➜ p. 221
Texte 9 n 1. Situation du texte
Le recueil Calligrammes, « poèmes de la paix et de la guerre », regroupe des textes variés composés par
Apollinaire entre 1912 et 1917. Ce volume manifeste un effort d’invention formelle remarquable, associant des
« poèmes simultanés », des « poèmes conversations » et bien sûr des « calligrammes », comme notre texte, que