Calypso
La déesse, possessive, colérique, laisse partir Ulysse à la suite de la visite d’Hermès, messager de la volonté des dieux, mais non sans essayer de nouvelles fois de lui tendre des pièges de paroles, de convaincre Ulysse de rester8. Elle lui jure que son coeur est compatissant et qu’elle ne le trompe pas, lui donne les outils pour se faire un radeau et quelques indications, mais elle refuse de le raccompagner.
Nous pouvons donc dire que la nymphe Calypso représente à la fois une menace à l’identité du héros et l’ambivalence, la duplicité du pouvoir féminin, son danger d’y être « englouti ». De plus, l’épisode de la nymphe permet à Ulysse de faire le choix, initial, du retour et de la gloire, dans un récit s’adressant à des
Grecs pour qui l’important n’est pas une absence de vieillesse et de mort, comme c’est le cas pour nous, mais bien la permanence dans la tradition mémoriale des vivants d’une gloire acquise au cours d’une existence où vie et mort sont inextricablement