Camps de travail
Piste de travail
Oh ! terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher[1].
Le camp Nazi est un instrument de répression pour la Gestapo. C’est également un lieu de productivité, source de profit. Les camps de concentration, puis d’extermination sont devenus des usines utilisant l’homme comme objet, matière première et esclave.
Les camps font partie intégrante du système SS. Tout en permettant de gagner de l’argent, ils créent une ambiguïté pour l’économie SS qui devenait alors « dépendante » d’une population qu’elle était chargée de réprimer et d’exterminer. Dans le cas des Juifs, le travail n’était qu’une étape dans le processus de destruction. La SS utilise la main d’œuvre pour construire les camps, pour l’administration et enfin pour les industries SS spécialisées dans les produits de type primaire (bois, charbon, produits alimentaires, ciment) qui requéraient un investissement minimal.
La logique du travail dépend aussi de la notion de guerre totale. Or, si l’Allemagne parvenait à convertir 30 millions de tonnes d’acier et 340 millions de tonnes de charbon en 17000 chars et 27000 canons lourds, les Soviétiques transformaient 8 millions de tonnes d’acier et 90 millions de tonnes de charbon en 27000 chars et 27000 canons lourds[2]. L’utilisation massive de la main d’œuvre comme esclave ne fait donc que mettre en exergue les carences de l’Allemagne nazie en guerre. En effet, les autorités germaniques commencent à souffrir dès l’été 1941. Le manque était estimé, par les autorités du Reich, à environ 1,5 millions de personnes en moyenne. D’ailleurs, dès novembre 1941, Goering décida « l’importation » de civils soviétiques comme main d’œuvre. Les difficultés à mener de front une guerre totale fait glisser l’Allemagne d’une logique d’extermination politique et raciale à l’exploitation des détenus pour des raisons économiques. Oswald Pohl affirme : « La guerre a apporté des