Camus chapitre 2
Explication de l'extrait Partie I, chap 2.
Introduction
Le roman L'Etranger d'Albert Camus paru en 1942 s'inscrit dans « le cycle de l'absurde » aux côtés de l'essai Le Mythe de Sisyphe et de la pièce de théâtre Caligula. Ces trois œuvres fondent la philosophie camusienne de l'absurde, philosophie qui montre le décalage permanent entre le sujet et son expérience du monde. Dans L'Etranger, le personnage principal, Meursault, semble en effet se placer à distance de ce qui lui arrive. Dans notre extrait, il est littéralement en retrait puisqu'il se place en spectateur d'une scène de rue.
Comment ce passage descriptif d'une apparente banalité dévoile-t-il en fait subtilement les sentiments du personnage principal ainsi que l'art narratif de Camus ?
Dans une première partie nous observerons la routine quotidienne du « je » à l'oeuvre dans ce passage, nous verrons ensuite comment cette scène décrit en fait une expérience profonde de l'étrangeté du personnage et de sa distance par rapport au monde qui l'entoure, et enfin dans un troisième temps nous étudierons comment se met en place la logique du récit camusien.
Explication
I. La routine quotidienne du « je »
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1. Temporalité statique
Les mentions temporelles sont vagues et floues : « peu après », « un peu plus tard », « la journée a tourné encore un peu »...
Il y a des incohérences temporelles et des ellipses qui rendent la succession temporelle illogique : on passe de « une promesse de pluie » au « pavé mouillé ». Il a donc plu mais ce n'est jamais vraiment mentionné.
Le temps ne semble visible que dans les aléas climatiques et les changements du ciel rythment le passage : « le ciel était pur mais sans éclat », « le ciel s'est assombri », « le ciel est devenu rougeâtre », « les premières étoiles qui montaient ». Ces changements deviennent une sorte de péripétie naturelle.
2. Des péripéties triviales
Le récit est chronologique, il suit précisément