Camus et l'absurde
Camus et l’absurde : petit parcours à travers son oeuvre I. Meursault
1. Un comportement bizarre Cf. L’extrait de la demande en mariage1 : Cet extrait permet de mettre en évidence plusieurs caractéristiques du comportement de Meursault : • l’indifférence par rapport à soi et à Marie (« cela m’était égal »), • la sincérité et l’exigence d’authenticité (Meursault n’apporte visiblement pas les réponses attendues par Marie), • le caractère taciturne (Meursault ne parle pas pour ne rien dire : « je me taisais, n’ayant rien à ajouter ». Céleste fera remarquer ce trait de caractère lors du procès (pp. 141-142)), • la tendance à ne pas souscrire aux valeurs communément admises (Meursault considère que l’amour et le mariage ne sont pas des choses importantes) et aux conventions (Meursault ne s’étonne pas du fait que Marie le demande en mariage). • Le sentiment qu’a le lecteur de l’indifférence de Meursault est accentué par le discours indirect : Meursault ne s’attache pas à informer le lecteur de ce qui s’est réellement dit et ne rapporte aucune émotion.
2. Nuance Meursault n’est pas si indifférent qu’il en a l’air. Premier extrait : la veillée mortuaire2 Cet extrait montre que Meursault est très attentif à certains détails visuels ou auditifs : la pièce est « éclatante de blancheur », tout se dessine « avec une pureté blessante pour les yeux », les amis de la mère entrent « en silence dans cette lumière aveuglante »,... Deuxième extrait : la rencontre de Marie3 Comme dans le premier extrait, on peut voir que Meursault retient ce que lui communiquent ses sens. Il note également les manifestations de joie de Marie (« elle riait », « elle riait toujours », « elle a encore ri »). Troisième extrait : la journée chez Masson4 En plus d’accorder de l’attention à ses sensations, Meursault relève et analyse un tic de langage de Masson. On peut aussi constater qu’éprouver est une occupation à part entière pour Meursault (« je n’ai plus fait attention à ce tic parce que