Camus l'etranger

3266 mots 14 pages
Si près de la mort, vidé de tout espoir comme de toute crainte, Meursault s'ouvre "pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin j'ai senti que j'avais été heureux et que je l'étais encore". Dans l'interprétation de ces quelques lignes tient la compréhension d'une œuvre pour laquelle le rapport à la mère et/ou à la nature (là est le nœud du problème et la durée initiatique d'une histoire) joue le rôle essentiel.

Si l'on tente de lire le dénouement de L'Étranger à la lumière théorique et rétrospective du Mythe de Sisyphe, plusieurs interprétations se présentent à nous qui toutes nous disent que Meursault n'a pas su "soutenir le pari déchirant et merveilleux de l'absurde", car ces interprétations sont autant d'explications d'un "consentement". Si par exemple Meursault consent à sa propre mort il peut être comparé au suicidé. C'est l'acceptation à la limite. "Tout est consommé, l'homme rentre dans son histoire essentielle. Son avenir, son seul et terrible avenir, il le discerne et s'y précipite". Le suicide résout donc l'absurde. Il l'entraîne dans la mort. Certes Meursault n'a pas les moyens de sa propre mort, mais dans ce cas de figure il veut, à la manière héroïque et humoristique du sage stoïcien, ce qui lui arrive : sa condamnation à avoir la tête tranchée... Et par là même il échappe à l'absurde.

Deuxième hypothèse : Il s'agissait de "mourir irréconcilié" et c'est en communion avec le monde que Meursault va au contraire à la mort. Sa réconciliation finale n'apparaît alors que comme une ultime illusion consolatrice. En revêtant le monde d'un sens illusoire, Meursault cède à cette exigence anthropomorphique de familiarité avec ce qui pourtant nous est radicalement hostile et étranger. Il a nié "l'épaisseur" et "l'étrangeté" du monde et par là même l'absurde s'est évanoui. "Il y a tant d'espoir tenace dans le cœur humain. Les hommes les plus dépouillés finissent quelquefois par consentir à

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