Candide - le negre de surinam
Voltaire est l'un des principaux philosophes des Lumières. Il est très engagé dans la dénonciation des injustices sociales, politiques ou religieuses de son époque.
Le passage que nous allons étudier est un extrait du chapitre 19 qui se situe dans la seconde partie de lu livre.
Candide et son serviteur Cacambo ont quitté l'Eldorado, monde merveilleux et utopique, et arrivent à Surinam, colonie hollandaise en Guyane. Candide passe du bonheur à l'horreur lorsqu'il découvre l'abomination suprême : l'esclavage.
Comment Voltaire dénonce-t-il à travers du récit du nègre de Surinam l'esclavage et la déshumanisation qu'il provoque ?
Nous étudierons dans un premier temps la mise en scène de la rencontre, puis nous montrons les procédés mis en œuvre dans ce réquisitoire contre l'esclavage et enfin nous verrons comment le comportement de Candide traduit l'indignation et la critique de Voltaire.
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La description du nègre est courte et sobre donnant ainsi au pathétique plus de force.
L'esclave se présente à Candide et Cacambo dans une situation d'humiliation : il est "étendu par terre" (l. 1). Il y a donc une opposition entre la liberté de mouvement des deux voyageurs et l'immobilité de l'esclave.
Son dénuement est traduit par l'adverbe "ne …que"; "n'ayant plus que la moitié de son habit" et par une courte précision "c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleu" (l.2-3).
L'auteur ne s'apitoie pas, il constate simplement les infirmités "il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite" (l.3-4). Il laisse tout de même une marque de subjectivité "ce pauvre homme". L'adjectif est à comprendre dans les deux sens (matériel et moral).
Mais de façon général, le portrait établi par le narrateur se résume aux détails frappants : la