Candide
L’un des principaux thèmes de l’oeuvre. Voltaire pense bien sûr à la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1763), déclenchée par la Prusse, et au conflit qui oppose la France et l’Angleterre pour le Canada en 1756. Pour Voltaire, les causes des guerres paraissent dérisoires comparées aux souffrances qu’elles provoquent dans la population civile, mais aussi dans les armées. Dans Candide, la guerre est partout présente : outre cette description de bataille, toutes sortes de conflits sont évoqués, de la guerre de Succession d’Espagne (1701) à la rivalité franco-anglaise au Canada. Pour Voltaire, la guerre est l’ennemie de la civilisation, elle est cruelle et elle ruine les Etats. Il hait encore plus les guerres civiles.
L’ironie des exagérations :
dès la première phrase avec les adjectifs beau, leste et brillant. dans les 2 premières phrases : des hyperboles, des tournures superlatives (rien n’était si beau que) et telle qu’il n’y en eut jamais (ligne 3). une froideur affichée :
Des lignes 5 à 12 : l’impression que l’auteur minimise le désastre :
des chiffres très approximatifs comme s’il ne s’agissait pas d’êtres humains mais plutôt de bétail : renversèrent d’abord à peu près 6000 hommes ; environ 9 à 10.000 ; quelques milliers d’hommes ; le tout pouvait bien se monter.
Feindre le mépris : le terme coquin (l. 8) et le verbe infecter (l. 9) : dix mille coquins qui en infectaient la surface.
Les soldats ne sont pas présentés comme des victimes mais comme des animaux l’expression tas de morts (l. 18).
L’expression boucherie héroïque (l. 14) est importante, puisqu’elle rassemble une réalité horrible (des milliers de morts) et le prestige malsain qui l’entoure (l’idée de héros, du prestige de l’uniforme) ; on a ici un oxymore car un carnage atroce devient une soi-disant gloire (avec le terme héroïque).
Une dimension tragique . derniers soupirs (ligne 26) : nous ne sommes plus