Candide
Le tableau est constitué de deux plans :
-le premier avec les personnages en clair
-le fond qui semble être là pour mettre les personnages en valeur.
Botticelli met peu d'importance à la perspective, mais beaucoup aux lignes et couleurs.
Le paysage ne présente aucune ligne de fuite, excepté deux trouées entre les orangers (à droite et à gauche) et s'arrête sur les verticales des troncs. Le rythme de ces troncs encadre Vénus, elle même disposée sur un fond de feuillage sombre pour mieux faire ressortir la clarté de sa personne. Elle peut faire songer à une statue de déesse antique à l'image de celles qu'on vénérait dans les temples. Elles étaient perchées dans des niches. Botticelli a voulu souligner la divinité de Vénus en l'auréolant d'un demi-cercle en ciel comme le symbole de la voûte d'un temple où les troncs d'orangers représenteraient les colonnes.
Par ailleurs la perspective volontairement secondaire se retrouve dans les dessins des personnages traités, non pas en volume, comme l'ont fait de nombreux peintres de la Renaissance, tels que Piero della Francesca, Mantegna, mais en couleurs et en lignes principalement.
Ce qui frappe, c'est le contraste entre les personnages et le paysage sombre qui est là pour les mettre en valeur.
Les personnages de Botticelli frappent tous par leurs silhouettes longilignes.
Cela donne une impression longiligne et féminine fragile. Les formes sont légèrement sinueuses et maniérées. Ni l'ombrage de la forêt, ni le volume de leur corps, ne produisent d'ombre, soutenue sur la silhouette de leur présence. Il n'y a pas d'ombre non plus sur leur corps et c'est tout juste si quelques brins d'herbe timides viennent couper la forme de leurs pieds.
Seul Zéphyr, en bleu, se faufile discrètement entre les arbres, mais n'est-ce pas le propre du vent que d'agir sans être vu !
Les figures des femmes ont toutes le même type : ovale long, nez droit, une bouche sinueuse et