Voltaire, Candide, chapitre 19 (le nègre de Surinam)
Explication linéaire
Phrase 1 :
« En s’approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite»
• Récit, par un narrateur externe, qui ne fait pas partie de l’histoire.
• opposition « en approchant » (vb de mouvement) / « étendu par terre » (immobilité) qui symbolise l’opposition liberté / servitude.
• « un nègre » = un esclave (dictionnaire de l’Académie française)
• « c’est-à-dire », « de toile bleue » : Description précise, neutre, objective, qui commence par la description des vêtements : ressemble à un simple constat, sans engagement de la part de l’auteur.
• On passe de « un nègre » à « ce pauvre homme » : jugement, émotion (du narrateur et de Candide) qui pousse le lecteur à éprouver de la compassion.
• « la jambe gauche et la main droite » : léger humour ( ?) pour faire réagir le lecteur.

Phrase 2 : « Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? »
• dialogue : réplique de Candide, mini scène de théâtre.
• Deux exclamations « Eh ! mon Dieu ! » indique la réaction de surprise de Candide.
• « mon ami » : terme affectif (après « un nègre » et « le pauvre homme ») – indique que l’émotion ressentie est de la compassion.
• « horrible » : adjectif très fort.

Phrase 3 : « J’attends mon maître, M.Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. »
• 1ère réplique de l’esclave.
• Réponse simple, slmt à la première partie de la question : considère son « état horrible » comme normal.
• « j’attends mon maître » : attitude de soumission, action qui n’en est pas vraiment une.
• « Vanderdendur » : sonne hollandais, connotation de noblesse, donc de richesse (Van), allitération de « d » = dureté, jeu de mot sur « dent dure » (« avoir la dent dure = être très sévère)
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