Candide
DSC_0397On s’accorde sur le fait que Candide est un classique de la littérature française. La spécificité du projet (et ce qui en fait tout l’intérêt) c’est cette idée que l’action, fixe dans les mots, puisse joindre la scène. Le conte philosophique se meut en action dramatique le temps de la représentation. Cette pièce est une re-création d’un spectacle monté par Pierre Diependaële il y a 28 ans au Théâtre de Bouxwiller.
Pierre a fondé, il y a de cela vingt-neuf ans, avec deux amis, Christiane Stroë et Louis Ziegler, le Théâtre de Bouxwiller. Avec eux, il a monté des spectacles qui ont beaucoup tourné en Europe, notamment en Europe de l’est; ce Candide en fait partie. C’est un passionné de littérature, d’écriture ainsi que de théâtre, missionné fin des années 1980 par le ministère de la culture à la direction du Théâtre du Peuple de Bussang; il travaille aujourd’hui avec le théâtre de la Choucrouterie.
Quelles ont été vos motivations pour cette re-création ?
Pierre Diependaële : Ce n’est pas une reprise 28 ans plus tard, c’est effectivement une re-création. Mais les raisons sont multiples, elles sont dues au fait que la vie coule et qu’à un certain moment on se dit "je repasserai bien par telle étape". C’est une manière au fond de se rajeunir, de ré-interroger ce qui a été avant ses nouveaux appareils; à une époque où l’ordinateur n’existait pas; où le mur de Berlin, le rideau de fer scindaient encore l’Europe en deux; les relations humaines n’étaient pas du tout du même ordre. Et il y a beaucoup de gens qui n’étaient pas nés à cette époque-là, qui sont nés depuis, et il y en a beaucoup qui sont morts, qui ne sont plus. Donc, dans un premier temps, c’est un questionnement de l’Histoire, en mettant en parallèle l’histoire de sa propre