Le roman, Cannibale de Didier Daeninckx date de la fin du XXème siècle, plus précisément de 1998. L’histoire, inspirée d’un drame que la presse parisienne présenta à l’époque comme un simple fait divers, se déroule en 1931.

Didier Daeninckx, né le 27 avril 1949 à Saint-Denis, était un ouvrier d’imprimerie jusqu’à ce qu’il abandonne son métier dans les années soixante pour voyager et aller à la rencontre des hommes du Maghreb, du Moyen-Orient et de Cuba. Depuis il est devenu écrivain plus précisément romancier et scénariste et s’est surtout illustré dans le genre policier. Son talent a d’ailleurs été récompensé par de nombreux prix dont les plus prestigieux : Le Grand Prix de littérature policière en 1985, le prix Goncourt du livre de jeunesse en 1998 ou plus récemment le Prix de la presse des jeunes en 2009. Ecrivain engagé, il répondit positivement lorsqu’on lui demanda en 1998 de contribuer au cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage en rédigeant une pièce radiophonique intitulée Des Canarques à Paris dont il reprendra le thème pour écrire Cannibale.

Le court récit Cannibale raconte l’histoire du peuple kanak de Nouvelle-Calédonie à travers un des leurs : le vieux Gocéné. Ce dernier fait le récit d’une partie de sa vie à des jeunes Kanaks révoltés, Kali et Wathiok, sur un barrage routier. En 1931, Gocéné et une cinquantaine des siens sont arrivés en France à la demande du gouvernement sans savoir qu’ils seraient enfaite des attractions de l’Exposition Coloniale de Paris présentés entre les crocodiles et les tigres comme des anthropophages.
Pacifiques, ils ne se révoltent pas malgré leurs conditions de détention semblables à celle de l’esclavage jusqu’au jour où la promise de Gocéné, Minoé, ainsi qu’une dizaine de ses compatriotes sont « prêtés » à un zoo en Allemagne en échange de crocodile et sont donc contraints de quitter l’exposition. Le soir venu, Gocéné et Badimoin, cousin de Minoé, quittent alors en secret l’exposition à la