Extraut n° 3 : "quand le Roi Pyrrhus passa..."
Michel de Montaigne est un humaniste du XVI°. L'humanisme est un courant qui remet l'homme au coeur des reflexions philosophiques, et qui est basé sur la réflexion. Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il travaille de 1572 jusqu'à sa mort . Ce passage est extrait du chapitre 31 du livre I des Essais de Michel de Montaigne (humaniste du XVI°). Les Essais sont dominés par le souci d'étudier l'homme à travers tous les siècles de l'histoire et nous permettent ici de découvrir l'esprit critique de Montaigne à travers le témoignage clairvoyant sur les premiers effets du colonialisme européen. En effet, à cette époque, le Portugal, l'Espagne et la France découvrent le nouveau monde et ses populations, dont les cannibales de la côte du Brésil. Montaigne va consacrer un chapitre entier à ces gens. Dès lors on se demandera comment Montaigne assure son lecteur de la véracité et du fondement de son propos. On verra premièrement la critique des préjugés puis nous étudierons la véracité de ses propos.

I- critique des préjugés

a) lutte contre les préjugés
"je ne sçay": évoque la surprise du Roi Pyrrhus : la réalité ne correspond pas à l'idée qu'il se faisait
"barbare" : une sorte d'onomatopée pour les grecs
"autant en dire les grecs" : préjugés qui va leur couter la vie, les 3 grecs victimes d'un préjugés

b) critique des habitant de l'ancien Monde
"grossier" = "les fines gens" : le défaut du témoignage des gens d'esprit : ils remarquent mais "ils les glosent", les fines gens vont commenter de l'ordre de l'interprétation, ils altèrent, ils déforment, ils font preuve de subjectivité
"les inventions fausses" : ce sont des commentaires; des glosses qu'on va faire passer comme vraisemblable, alors que son témoin n'a pas les moyens d'interpeler ce qu'il voit
"les fines gens remarquent bien plus curieusement et plus de choses" : reconnaît une qualité évidente
"mais" : signale