Cas pratique droit civil obligation pré-contractuelle d'information
Monsieur Robert met en vente dans une brocante divers objets dont un tableau qu’il vend à Madame Zara pour une somme qui lui semble raisonnable. Plus tard, il apprendra que cette œuvre d’art n’était pas de l’auteur qu’il pensait et que par conséquent, cette œuvre avait plus de valeur. Il reproche alors à l’acheteuse, qui semblait s’y connaitre en la matière au vu de toutes les questions qu’elle lui posait, de ne pas l’avoir renseigné sur la valeur réelle du tableau. Existe-t-il un moyen de recours pour Monsieur Robert ?
L’acquéreur est-il tenu d’une obligation d’information envers le vendeur sur la valeur du bien acquis ?
Par principe, le droit des contrats est marqué par l'obligation de loyauté et de bonne foi de chacune des parties. Il en découle que le contractant, surtout s'il est professionnel, doit délivrer de manière loyale à son cocontractant, toutes les informations nécessaires, relatives à l'objet du contrat. Ainsi, s'il est vendeur, le professionnel doit informer le futur acquéreur de l'usage auquel est destiné le produit vendu, de ses caractéristiques essentielles, de ses modalités d'emploi, etc... Mais, lorsque l'acquéreur est un professionnel, est-il tenu d'informer le vendeur de la valeur du bien, objet de la transaction ? Dans un arrêt du 17 janvier 2007, la troisième chambre civile de la Cour de Cassation répond par la négative : « l'acquéreur, même professionnel n'est pas tenu d'une obligation d'information au profit du vendeur sur la valeur du bien acquis ». Cette décision peut choquer : en l'occurrence, il semble que le vendeur était sans doute mal informé de la valeur de son pavillon et en situation personnelle difficile, le marchand de biens connaissait la valeur du bien compte tenu du marché. Toutefois, on voit mal comment l'on pourrait imposer à un acheteur professionnel, l'obligation d'informer le vendeur de la valeur du bien : en effet, le prix est librement débattu entre les parties et fixé par elles. Dès lors