Casamance, une paix definitive
Le 30 décembre 2004, une cérémonie réunissant Ousmane Ngom, ministre de l’intérieur du gouvernement sénégalais, et l’abbé Diamacoune Senghor, leader charismatique du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance), met officiellement un terme à plus de vingt-deux ans de conflit, par la signature d’un accord de paix en Casamance.
Les circonstances de la signature
Les combats entre l’armée sénégalaise et les rebelles (présentés comme séparatistes) ont cessé depuis plus de trois ans ; le banditisme a presque disparu depuis quelques mois.
Cette période d’accalmie suscite beaucoup d’espoir quant au maintien de cette paix définie comme « définitive ». Cette nouvelle résolution (au contraire des accords de paix précédents) nous permet-elle d’y croire au point de l’espérer ? Les problèmes sont-ils ainsi posés de telle façon à ce que la population civile casamançaise, puisse y trouver les remèdes à ses maux ?
Bref retour aux racines du conflit
La plupart des observateurs s’accordent à trouver, en le conflit pour la terre et les ressources de Casamance, les bases du mouvement de contestation de la population. Les conflits fonciers font suite aux crises écologique et financière qui touchent le Sénégal à la fin des années soixante-dix. Dans ce contexte difficile, la Casamance fait ,à tort, figure d’espoir : pour les populations du nord du pays, entre autres (guinéens, …), et pour l’Etat qui compte y trouver les devises qui lui font tant défaut (grâce au tourisme et à la pêche principalement). Cette arrivée massive de populations étrangères à la Casamance coïncide avec la mise en application dans la région (1979) des réformes foncières (lois foncières de 1964 et réforme administrative de 1972). Ces circonstances, desquelles découle un certain flou qu’accompagnent tout un lot de malversations, entraînent les Casamançais à penser que l’Etat est complice voire organisateur du « pillage » de