Cauchemar
1 Un cavalier fantomatique
2-Un être d'outre-tombe, un spectre
3-un poème romantique "noir"
"Cauchemar" fait partie des nombreux poèmes saturniens, à l'image de "Grotesques" qui font appel aux thèmes du fantastique pour créer un univers différent appartenant au rêve ou au cauchemar. Dans ce poème, un mouvement violent emporte un cavalier fantomatique dont on devine au fur et à mesure de la lecture que c'est un être d'outre-tombe, le spectre d'un défunt, probablement son père, ancien officier de l'armée décédé un an auparavant. Du cavalier qui galope "sans mors et sans rêne", il ne reste finalement qu'un squelette d'homme avec ses 32 dents. C'est un poème disposé en quintils (5 vers) selon une alternance 7/4, de 4 vers impairs de 7 syllabes et d'un dernier vers de 4 syllabes. Cette alternance de vers pairs et impairs ne se retrouve que dans "Chanson d'automne" avec une alternance 4/3.
1 Un cavalier fantomatique
Un cavalier qui porte un glaive et un sablier (et non un bouclier comme on le voit souvent) ne peut que représenter la mort. Son existence est onirique, elle est immatérielle, elle est passée rapidement dans son rêve mais il a pu en noter ces deux détails importants tenus dans chaque main, le glaive, une épée courte à deux tranchants et un sablier, la mesure du temps. Le cavalier est comparé à un "ouragan sur la grève" pour le déchaînement et la violence de la nature d'ordinaire paisible. Le rythme du poème est marqué par la dissymétrie 7/4 du quintil et reproduit le caractère anormal, boiteux de cette apparition ainsi que son déplacement. On retrouve à la fin de "La Mort de Philippe II, cette même comparaison, cette analogie, cette fusion des deux univers, qui évoque la violence de la mort "Tel l'ouragan passe à travers une ruine". Au fil de la progression, on voyage en Allemagne, de villes en villes, à travers la campagne, les fleuves, les forets dans une sorte de survol rapide. Verlaine précise que le cavalier chevauche