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Le 2 août 1914 la censure, baptisée Anastasie, s'empare de la presse française
Le Figaro, Le Temps, Le Petit Journal, Le Matin, Le Petit Parisien... Aucun journal n'est épargné par la censure. Pour s'en assurer, un bureau de la presse est créé au ministère de la Guerre, à Paris, et contrôle les articles avant parution pour vérifier que ne s'y trouve des informations propices à l'ennemi ou des passages à caractère défaitiste. Interdiction est faite, notamment, de:
• parler des stratégies militaires,
• faire état du nombre de canons, avions, obus et autres attirails militaires français,
• faire état du nombre de blessés, tués ou prisonniers,
• attaquer le commandement,
• exercer "une influence fâcheuse sur l'esprit de l'armée et des populations".
Si l'article ne suit pas ces recommandations à la lettre, le journal est averti par le bureau de la presse; et si, par malheur, les pages sont déjà clichées pour l'imprimerie, le journal sera tenu de gratter le cliché avec un outil appelé "échoppe". Le lendemain, le journal paraît alors avec des "blancs" et inquiète le lecteur français: qu'a-t-on bien voulu lui cacher?
La censure et la propagande appellent au "bourrage de crâne"
Née dans les tranchées de la Grande Guerre, l'expression "bourrage de crâne" nous vient tout droit des valeureux poilus qui l'inventent pour dénoncer les absurdités lues dans la presse. En effet, censurés, mal informés, interdits sur le front... les journalistes