ce que le jour doit a la nuit
El watan ; 30 avril ; Ameziane Ferhani
Quelques-unes des facettes de l'écrivain algérien le plus internationalisé. Passions, déceptions, visions de la littérature et de lui même, autres pseudonymes…
Nous sommes à Oran, une ville phare dans votre vie comme dans votre dernier roman. Qu'y ressentez- vous ?
C'est vraiment une alchimie étrange. Je suis très content d'être là et, en même temps, tellement peiné de voir cette ville se délabrer avec le temps, se dénaturer. Pourtant les potentialités existent et les ouvertures aussi. Je ne comprends donc pas pourquoi cette ville se replie sur sa propre décomposition. J'espère, avec quelques notables de la ville et quelques intellectuels, qu'Oran redevienne un centre culturel. C'est mon souhait le plus cher. Vos premiers romans se situaient en Algérie. Puis vous avez fait cap vers l'Orient…
Oui, une embardée sabbatique… Belle expression… Puis, vous revenez en Algérie avec Ce que le jour doit à la nuit. Ce mouvement géolittéraire, si l'on peut dire, correspond-il à quelque chose de précis ?
Cette embardée sabbatique était imposée par le contexte. L'Arabe et le musulman étaient complètement diabolisés. Il fallait quelqu'un pour essayer d'apaiser les esprits. Mais je n'ai jamais quitté des yeux l'Algérie. C'est mon pays et c'est bien de le raconter. Et quand on a la chance d'avoir une audience importante, c'est bien de l'installer dans le coeur des gens. Maintenant, que ce soit au Canada, en Belgique, en France, en attendant les traductions, beaucoup de gens ont découvert Rio Salado (aujourd’hui El Melleh). C'est donc bien de participer à l'essor de son pays, de manière assez modeste, à partir de son petit coin d'écrivain.
Ce que le jour… m'apparaît personnellement comme votre oeuvre la plus accomplie. L'écrivain partage-t-il cette perception ?
Je l'ai déclaré avant sa sortie : c'est mon meilleur roman. Je l'ai tellement rêvé depuis plus de vingt ans. J'ai