Ceci tuera cela (victor hugo, notre-dame de paris, livre v, chapitre ii)
Dans ce passage, Victor Hugo décrit un prêtre comparant la cathédrale à un livre imprimé et déclarant : « Ceci tuera cela ; le livre tuera l'édifice ». L'auteur s'interroge alors sur le sens profond de ces paroles auxquelles il trouve deux explications possible :
— la presse tuera l'église (en permettant la diffusion facile de toutes les idées même celles jugées hérétiques)
— l'imprimerie tuera l'architecture (une nouvelle forme d'expression va en remplacer une autre plus ancienne).
Victor Hugo explique alors que, depuis les débuts de l'humanité, c'est par l'architecture que l'homme a préservé son patrimoine culturel et c'est dans la pierre qu'il a laissé les traces les plus durables de son génie.
Avant l'invention de l'imprimerie à caractères mobiles le livre manuscrit était trop fragile et trop unique pour pouvoir efficacement conserver et transmettre le savoir humain. La pierre des monuments, temples et autres édifices était plus appropriée et les scènes et textes qui y étaient gravés ou peints avaient une chance de survie bien supérieure à celle qu'ils auraient eue sur de fragiles parchemins.
Grâce à la possibilité qu'elle offrait de préserver le savoir qu'on lui confiait c'est donc l'architecture qui dominait la production artistique et culturelle humaine, et tous les autres arts n'existaient vraiment que par rapport à elle.
Victor Hugo fait alors un rapide survol des styles architecturaux qui se sont succédés et constate qu'au fur et à mesure que l'humanité évolue elle abandonne la théocratie au profit de la démocratie et que l'architecture reflète cette nouvelle liberté.
Avec l'arrivée du livre imprimé le paysage culturel change radicalement.
Alors qu'un manuscrit détruit était irrémédiablement perdu, un édifice durait beaucoup plus longtemps. Cet édifice n'était cependant pas indestructible et, bien que plus solide que le manuscrit, il n'était pas éternel.
Or il