Ceci n'est pas cinema belge
Rédaction Paris Par Pauline Joris — Lundi 10 juin 2013
Qu’est-ce que le cinéma belge ? Des acteurs francophones qui arrivant à gommer leur accent, réussissent en France où la grande majorité ignore leur nationalité ? Faire parti du club fermé des réalisateurs ayant remporté deux Palmes d’or à Cannes ? Etre sollicité par la télévision américaine pour écrire et réaliser une nouvelle série de télévision ? Un mécanisme fiscal favorable aux investissements privés pour le cinéma ?
Vu des médias français, le “cinéma belge” c’est d’abord, de par leur nombre, des acteurs. Des acteurs francophones, de nationalité belge, qui réussissent avec succès en France où d’ailleurs la majorité des spectacteurs ignorent leur citoyenneté. Ainsi Jérémie Renier, dont l’un des premiers rôles était dans le film des frères Dardenne La Promesse, a notamment joué en 2012 l’une des idoles françaises, Claude François. Et c’est l’acteur belge Matthias Schoenaerts qui a remporté le César 2013 du meilleur espoir masculin pour le très beau rôle d’Ali dans le film De Rouille et d’os de Jacques Audiard. Marie Gillain, Cécile de France, Virginie Elfira, Benoît Poelvoorde, François Damiens, Déborah François, Olivier Gourmet, Emilie Dequenne... : ils sont nombreux.
Il en est de même pour les réalisateurs de films francophones de nationalité belge : qu’est-ce qui les distingue des réalisateurs français ? Qu’elle peut bien être le rôle joué par leur nationalité dans leur manière de mettre en scène ? Il y a probablement autant de réponses que de réalisateurs. De la même manière que le cinéma indien ne se résume pas à Bollywood ou le cinéma américain aux blockbusters d’Hollywood, on ne peut réduire le cinéma belge francophone au cinéma d’inspiration sociale des réalisateurs Jean-Pierre et Luc Dardenne, le genre sans doute le plus connu à l’étranger et le plus primé notamment à Cannes (Palmes d’or en 1999 pour Rosetta et en 2005 pour Le Fils).
Un cinéma placé sous le