Centres et périphéries dans la mondialisation
INTRO [Bcp plus longue que ne l’exige l’exercice de la dissertation, ie « modèle » pour poser les réflexions, les thématiques conduisant à l’annonce de la problématique et du plan]
– La mondialisation contemporaine modifie un ordre du monde que les Temps modernes ont esquissé et que le XIX e s parachève. Cet ordre était régenté par quelques grandes puissances d’Europe occidentale, organisées autour d’Etats affirmant leur autorité sur des peuples se muant en nations, dont à la faveur de conflits qui les mettaient régulièrement aux prises. Ces puissances-centres se sont engagées dès le XVI e s dans une entreprise de conquête et de peuplement des « nouveaux mondes » (les nouvelles périphéries) et de mise en tutelle, sous des formes variées, de l’Afrique et de l’Asie (les périphéries traditionnelles). L’industrialisation a donné au Vieux Continent et à l’Amérique du Nord les moyens de conforter leur hégémonie.
– Dans la droite lignée de l’universalisme des Lumières, prônant la libre-communication de la pensée et des opinions, et du libéralisme économique, Marshall Mc Luhan annonçait, dès 1960, l’émergence d’un « village global », un monde dans lequel chaque individu est en contact avec ses semblables, à partir d’événements mondialement médiatisés et connus de tous. Le monde se réduirait ainsi à l’échelle d’un village, fondé sur les relations de proximité et d’échange continu. Certes, le village global s’est en partie réalisé grâce au progrès des nouvelles technologies d’information et de communication, mais le temps long de l’histoire et de la mondialisation montre qu’il y a toujours des zones d’autonomie, de nouvelles puissances qui se créent et s’imposent, de nouveaux centres qui se mettent en place au risque de reléguer les anciens au rang de périphéries.
– Pendant deux siècles, le monde a été dominé par l’Europe puis par les USA auxquels s’est joint le Japon dans le cadre de la Triade, symbole des Trente