«Chômage, flexibilité et précarité d’emploi: aspects sociaux», tiré de l’ouvrage «traité des problèmes sociaux »,
Diane-Gabrielle Tremblay est une économiste, professeure et directrice de la recherche à la TELUQ et à l’Université du Québec. Elle est aussi titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir et co-titulaire de la Chaire Bell en technologies et organisation du travail.
Dans son article à caractère économique, «Chômage, flexibilité et précarité d’emploi: aspects sociaux», tiré de l’ouvrage «Traité des problèmes sociaux », publié en 1994 dans la collection «Les classiques des sciences sociales», l’auteure approfondit les notions de flexibilité et de précarité d’emploi et tente de dégager les transformations sociales ayant favorisé la propagation des emplois dits flexibles et précaires. Elle brosse aussi un portrait du marché du travail québécois en s’attardant sur le type de flexibilité qu’il privilégie, à savoir le travail à temps partiel avant de se pencher sur les conséquences sociales du dit phénomène.
DÉVELOPPEMENT
Dans un premier temps, l’auteure argumente que les notions de précarité et de flexibilité d’emploi, bien que souvent confondues, sont distinctes. Selon elle, la précarité de l’emploi et la flexibilité d’emploi sont liées à une dimension volontaire ou non qui rend imprécise et instable les frontières entre les deux notions. Ceci vient notamment du caractère contradictoire du travail à temps partiel qui peut être à la fois vu comme un mode d’accès à l’emploi pour les individus qui ne peuvent accéder à un poste à temps plein et qui choisissent cette forme d’emploi de façon volontaire et comme une forme de sous-emploi ou de chômage déguisé pour ceux qui le choisissent faute de mieux. Ainsi, un individu qui choisit de travailler de façon occasionnelle, temporaire ou à contrat pour négocier une rémunération plus élevée que celle qui correspond à son niveau de classification ne pourrait être considéré comme un travailleur à statut précaire alors qu’un chef de famille qui