Chants de maldoror iv-8
Le désintérêt de citoyens inscrits sur les listes électorales est tout d'abord présenté comme une forme d'égoïsme. L'individualisme des membres d'une société profondément tournée vers le consumérisme semble s'opposer à toute volonté de faire évoluer la politique. Même la mobilisation des adhérents des partis politiques se fait de plus en plus rare. Quelqu'un parla d'un impact nocif de la télévision qui annihilerait tout engagement bénévole dans des actions politiques.
Le problème du « devoir de voter » dans une société qui se veut démocratique se pose alors. Dans quelques pays, par exemple la Belgique, le vote est obligatoire et l'abstention est passible d'une amende. N'oublions pas ni les sacrifices du passé pour établir la démocratie en France, ni, qu'aujourd'hui encore, de nombreux peuples tentent d'y accéder. Quelqu'un rappelle l'image dont bénéficie la France encore de nos jours, notamment en Afrique, où notre pays est perçu comme « le pays des Droits de l'Homme et du Citoyen » ainsi que le pays de la Révolution. Quel exemple et quel espoir donnons-nous ?
Pour beaucoup d'entre-nous, ne pas aller voter est honteux. Mais comment expliquer que 40 % de nos concitoyens puissent s'abandonner à l'abstention ? Quitte parfois à s'en enorgueillir ? L'abstention ne pourrait-elle pas se vivre comme un moyen – certes stérile mais soulageant – de réagir à un blocage ?
Car la progression de l'abstention s'accompagne indéniablement d'une crise de la représentativité politique. Quelques personnes dans l'assemblée insiste sur le fait le monde politique est resté quasiment inchangé depuis des décennies. Un intervenant assimile même cette caste