Chapitre 12 de l'assomoir
Explication
Chapitre 12. "La chute"
Le chapitre XII développe la longue errance de Gervaise à travers Paris, dernière étape de sa déchéance avant sa mort. Point d’orgue du discours indirect libre dans le roman, ce chapitre réunit également de nombreux motifs du roman. Dans cet extrait, Gervaise déambule à la recherche d’un client qui voudrait encore de son corps déformé par la misère. La neige s’abat sur Paris, et c’est Goujet que Gervaise va rencontrer. Zola met ici en scène la perte de Gervaise et dramatise son récit dans une rencontre dont on ne sait encore, si elle est conte de fée ou cliché mélodramatique.
I. Gervaise aux abois
1) La perte des repères
L’errance de Gervaise est ici renforcée par la tempête de neige qui s’abat sur Paris. Celle-ci a un rôle narratif, elle contribue à ce que Gervaise se perde, mais aussi une valeur symbolique. Zola démarre d’ailleurs, en disant que " c’était une vraie tempête ". Peut-être faut-il y voir l’humour d’un auteur qui n’est pas dupe du subterfuge de la mise en scène.
Dans cette tempête, Gervaise se perd, est " aveuglée ", elle est " prise et roulée dans un tourbillon blafard, sans distinguer rien qui pût la guider ". L’extérieur disparaît, " tout se noyait dans cette poussière volante. Le quartier avait disparu. ", " le sol fuyait ". Une double lecture s’impose bien sûr, et la tempête montre bien que Gervaise est perdue dans la ville mais est aussi perdue pour elle-même. Elle a le sens de sa vie qu’elle avait annoncé au début du roman. C’est aussi pourquoi, elle rêve " de se coucher par terre " quand arrive Goujet.
2) La perte d’image
Si elle n’existe plus pour elle, c’est aussi parce qu’elle se projette une image d’elle-même encore pire que ce qu’elle n’est, elle accélère ainsi sa chute. Le passage au dil nous fait entrer dans l’esprit de Gervaise qui se met à la place de Goujet la regardant. Zola participe avec gaieté à cette dégradation de Gervaise