Chapitre 8 prison
La police arrête les délinquants et, deux heures plus tard, ils sont dehors
La méfiance ou le scepticisme devant les suites de l’in- terpellation par la police de personnes qui ont trans- gressé la loi semble monnaie courante. L’idée selon laquelle l’intervention de la police ne serait pas suivie d’effet est fréquemment véhiculée à travers la formule stéréotypée qui sert de titre à ce chapitre. Outre une forme d’indignation quant à l’inefficacité …afficher plus de contenu…
Ces contraintes, dont on parle très rarement dans les médias, ont été considérablement renforcées ces dix dernières années, au point que certains détenus préfèrent ne pas en bénéficier et rester en prison jusqu’au bout de leur peine25. Dès lors, si l’idée selon laquelle, lorsqu’un individu est « dehors », la justice ne s’occupe pas de lui, n’est pas nécessairement fausse, elle n’est pas toujours vraie non plus car on peut se trouver en milieu ouvert en étant soumis à des contraintes particulièrement strictes.
En conclusion, on constate que le raisonnement binaire
– l’enfermement ou rien – n’est pas toujours valide. Si …afficher plus de contenu…
Certes, dans certains cas, cette adéquation relève du bon sens. Interpeller le tueur attitré d’une organisa- tion mafieuse et le laisser en liberté peut sembler irresponsable.
Mais combien de fois sommes- nous dans des cas de figure si évidents ? L’enfermement d’une personne qui vient d’assassi- ner l’amant(e) de son conjoint par jalousie se justifie- t-il par le souci de l’empêcher de recommencer ? Dès lors, que cherche- t-on véritablement lorsque l’on enferme quelqu’un qui vient de commettre un fait répréhensible ? Que signifie finalement cette idée que l’on empêche l’individu de nuire en l’enfermant ? Ne cherche- t-on pas, par l’enfermement préalable au jugement, à déjà administrer une forme de sanction à la personne que