Chapitre3 Une Vie Maupassant
Jeanne et Julien se rencontrent à la sortie de la messe. L’abbé Picot a déjà parlé à la famille de Jeanne de ce jeune homme, M. de Lamare qui a dû vendre le château familial pour payer les dettes de son père, et qui se voit contraint de vivre simplement pour pouvoir amasser du bien avant de se marier. Le prêtre sert visiblement d’intermédiaire dans cette rencontre.
Maupassant fait le portait physique d’un séducteur. Il offre " une de ces figures heureuses dont rêvent les femmes", il a "deux grands sourcils réguliers... qui rendaient profonds et tendres ses yeux... ", "ses cils... prêtaient à son regard cette éloquence passionnée qui trouble dans les salons la belle dame hautaine et fait se retourner la fille en bonnet"
Julien, vicomte de Lamare, est grand, jeune, élégant et il parle aisément.
Maupassant invite le lecteur à ne pas se tromper sur cet homme. Il met bien en évidence tout l'art du paraître de Julien. Pour cela, il a recours au lexique de la simulation :
"Le charme langoureux de cet oeil faisait croire à la profondeur de la pensée et donnait de l'importance aux moindres paroles"(53)
Son aspect physique même est aussi trompeur :
"La barbe drue, luisante et fine cachait une mâchoire un peu trop forte", "ses sourcils (sont) comme s'ils eussent été artificiels"(53) et "son oeil semblait en velours"(55)
Julien sait jouer du regard mais aussi de la parole.
Jeanne est naïve. Elle sort du couvent et découvre la vie. Elle est sensible et romantique. Elle rêve du prince charmant.
Il est anonyme et impersonnel, neutre en apparence.
I) Le symbolisme de la nature
1) Une atmosphère lugubre et hostile
Le deuxième paragraphe de ce début de roman est entièrement constitué de métaphores montrant la violence de l’averse. L’ambiance de cette introduction est ainsi assez lugubre.
Dès la ligne 3 « L’averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits