Charles baudelaire in fleur du mal
Étudier le travail de l’écriture à travers les transformations entre poésie et prose.
Repères :
Petits Poèmes en prose est un titre qui prend en compte la forme. Baudelaire a donné un autre titre à son recueil, un titre thématique, Le Spleen de Paris, puisque les évocations des poèmes sont essentiellement des tableaux de la vie parisienne, dans une tonalité plutôt mélancolique. L’expression de « poème en prose » est en elle-même paradoxale. Il s’agit d’un oxymore, puisque ce qui est vers est originellement défini comme ce qui n’est pas prose, et vice versa. Mais Baudelaire n’est pas l’initiateur de la formule : le précurseur en est Aloysius Bertrand avec Gaspard de la nuit. Les héritiers successifs feront évoluer le genre jusqu’à de splendides réussites, avec Rimbaud, Lautréamont, Claudel et les surréalistes.
S’opposant à la versification classique, le poème en prose en refuse les lois de métrique et de prosodie. La poésie du langage est alors assurée par d’autres systèmes de rythmes et de répétitions : petits paragraphes, « couplets », versets, à l’intérieur desquels, ou entre lesquels, s’installent des systèmes de répétitions lexicales et syntaxiques. Les images, bien évidemment présentes dans le poème en vers, prennent plus d’importance et s’organisent en réseaux qui permettent de provoquer sémantiquement les phénomènes d’écho qui ne sont plus assurés par les sonorités. Cela dit, les jeux de sonorités conservent aussi leur importance, avec l’organisation subtile de systèmes d’allitérations, d’assonances, et de divers échos sonores librement choisis par le poète sans le respect de règles strictes.
1. Analysez la construction du poème en vers : mesure des vers, disposition des rimes et unité des strophes. Que cherche Baudelaire à travers ces effets de répétition ?
Le poème est construit en sept paragraphes. Le premier et le dernier se répondent à travers la répétition des mêmes termes et le parallélisme de la construction : ils correspondent l’un