Charles bovary
C’est par l’intermédiaire de sa casquette que le lecteur, comme ses camarades de classe, prennent connaissance du personnage, identifiant immédiatement le pauvre Charles Bovary comme un anti-héros. Objet de l’observation attentive de tous ses camarades de classe, celui-ci apparaît d’emblée comme « un gars de la campagne » (l. 9), un « chantre de village » (l. 10) mis à l’épreuve pour savoir s’il est digne de passer « dans les grands, où l’appelle son âge » (l. 6-7). Son portrait le montre « embarrassé » (l. 11) par une tenue vestimentaire à la fois trop petite pour lui et de mauvais goût. Le « drap vert » (l. 11), les « boutons noirs » (l. 12), les poignets « rouges » (l. 13), les « bas bleus » et le « pantalon jaunâtre » (l. 13) annoncent la casquette. Charles est par ailleurs timide. Il reste « dans l’angle, derrière la porte » (l. 8) afin de se cacher du regard des autres ; il est « attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude » (l. 15-16). Enfin, lorsqu’il se lève, à l’unisson du groupe, sa asquette tombe, l’en écartant d’emblée en provoquant le rire de tous.
Le portrait d’un anti-héros
S’opposant aux personnages héroïques de la tradition romanesque, l’écrivain réaliste crée des personnages ordinaires, marqués par la médiocrité. Flaubert montre en Charles Bovary un être timide, terne, souvent ridicule, à la vision du monde étroite. L’écrivain produit ainsi un effet de surprise en commençant son roman par le portrait d’un